Les mémoires vus par les étudiants
La rédaction d'un mémoire s'avère une condition sans laquelle un étudiant ne peut s'estimer licencié de l'université ou d'une institution d'études supérieures.
En troisième graduat par exemple, l'étudiant produit un travail de fin de cycle qui est pour la plus part d'institution non défendu. Il se présente alors comme une simple routine par et à travers laquelle l'Université (à travers le Directeur de travail) veut intimider l'étudiant qui résume cette contrainte à préparer au final une somme pour obtenir le feu vert sans se soucier du contenu. Le TFC ainsi produit et déposé sans que le Directeur (en tout cas pour la majorité) ne puisse le lire attentivement, il remplit la bibliothèque académique au service des prochains récipiendaires.
Le mémoire qui stress plus l'étudiant et souvent dirigé par un professeur (voire un chef des travaux) est une production par laquelle l'étudiant donne le meilleur de lui-même parce que destiné à être défendu et à dénoter de sa valeur. Rares sont ces mémoires qui accusent des graves défauts ou insuffisances par rapport à l'idée phare de l'étudiant mais aussi souvent détournés par la volonté des directeurs qui voient dans les sujets de recherche un aspect encore plus élevé que celui vu par l'étudiant lui-même. Conséquence, ce dernier ne sait pas défendre son propre travail.
Finalité de l'étudiant
Quelque soit l'importance du sujet retenu, l'étudiant veut à tout prix se débarrasser des stress académiques en fournissant un document qui obéit aux exigences de son directeur. Pour preuve, l'étudiant n'est pas initiateur de ce sujet ou celui-ci a subit plusieurs modifications jusqu'à détourner l'idée de celui qui doit le défendre.
C'est un cas très particulier qui peut me servir d'illustration; En troisième graduat, mon sujet de recherche devait porter sur la pollution de l'eau. Mon souci n'était pas celui de faire le labo pour prouver que telle rivière a été polluée ou non, entant que administratif, je devais me contenter d'analyser les suites réservées par l'autorité compétente à toutes les études qui ont prouvé cette pollution et les sanctions appliquées et par conséquent apprécier le résultat des travaux scientifiques produits par les étudiants congolais dans le domaine. Lors de la prise de contact avec mon directeur, il m'avait persuadé qu'aucun bureau de l'État ne pouvait me recevoir pour récolter des telles données et en plus le domaine de la pollution de l'eau a déjà été exploité par plusieurs de mes prédécesseurs. Il m'avait alors proposé la pollution sonore. Un domaine où je n'avait aucune idée surtout que cette-fois là c'était pour prouver si la ville de Lubumbashi est polluée ou non. La division de l'environnement n'avait aucune donnée dans ce domaine qui exigeait la présence d'un appareil "sonomètre" pour mesurer le degré d'intensité sonore et d'une loi pouvant déterminer le seuil de perceptibilité auditive à partir duquel on parlerai de pollution. Choses n'étant pas disponible, je me suis contenté des données tirées de la loi française pour prouver que certains moteurs notamment dans l'aviation pour les populations du quartier Hewa bora (aéroport Lubumbashi), les engins dans le quartier industriel et dans les installations professionnelles, les musiques fortes et tardives dans certaines communes de Lubumbashi constituaient un dérangement, une inquiétude et donc une pollution. Le fruit de cette recherche n'a jamais été mis en valeur, ni par l'université de Lubumbashi en général moins encore par le directeur qui avait trouvé innovant la classification que j'ai faite dans mon TFC. Ce travail m'a fallu des points et un bon pourcentage et qu'en est-il de son impact pour la société congolaise? Ou faudrait-il attendre que mon directeur le reproduise dans un livre commercialisable pour que les idées d'un étudiant apparaissent au claire?
Finalité sociale
Le mémoire produit par l'étudiant perd toute sa valeur en se limitant à une simple exigence académique parce que financé par la poche de son auteur. Alors que l'intérêt porté à ce document est aussi social, il est nécessaire que le gouvernement alloue des fonds à cette étape de la vie académique et mette à la disposition de l'étudiant des ressources nécessaires (matérielles et humaines) afin que cette recherche sert la société congolaise dans sa généralité. Le développement d'un pays est un processus pour lequel aucune recherche n'est à négligé. Beaucoup de résultats de recherche, d'ailleurs objectifs des étudiants congolais n'ont pas été financés pour des raisons jusque là non élucidées. L'État, par le truchement de l'Université devait mettre en place un jury pour décider de la publication aux grandes éditions des sujets de recherche les plus pertinents et rendre public les travaux de tous les étudiants finalistes ou alors à quoi servent les multiples mémoires que j'ai personnellement j'ai vu bruler (lors de la réfection des bâtiments de la faculté des sciences sociales, politiques et administratives de l'Université de Lubumbashi).
Vus par les étudiants, les travaux scientifiques renferment des intérêts personnel, scientifique et social mais au fond c'est l'intérêt personnel qui est valorisé par le gouvernement congolais.
Problématique du code déontologique des hommes d’affaires congolais et son impact dans le développement socioéconomique de la République Démocratique du Congo. Cas de la FEC/Katanga
Il s'agit de mon mémoire, présenté et défendu en juillet 2014 sous la Direction du Docteur KAPEND NGUZ Michel. Je ne point me venter du travail bien accompli sans citer le mérite de mon directeur que j'avais expressément ciblé en choisissant ce sujet de recherche, parce qu'il a été mon professeur de Déontologie et Administration des affaires en première licence. Il fait partir des professeurs charismatiques de l'Université de Lubumbashi, cela me faut l'honneur de venter le mémoire dirigé sans d'autres intérêts que celui de produire un travail digne d'un universitaire et indispensable dans la résolution des problèmes sociaux congolais.
Ce mémoire m'a valu la confiance du jury, non seulement pour l'avoir maitrisé, mais aussi pour son contenu qui a touché le cœur du problème dans le domaine des affaires et du développement.
j'ai réuni en quatre points les indicateurs majeurs du non respect du code des affaires en RDC et par conséquent de son sous développement à savoir (sans les développer) :
- La loi de l'offre et de la demande (sur le marché congolais);
- Le climat des affaires;
- L'accès aux crédits bancaires;
Dans son contenu, ce document a prouvé que le code déontologique des affaires n'a jamais été respecté tant par les nationaux que les étrangers, et, au delà de tout cela, un grand avantage est ouvert aux investisseurs étrangers (code des investissements, code forestier) constituant un manque à gagner dans le processus de développement du pays.
Les recherches scientifiques faites effectuées par les étudiants sont dès lors considérées comme une attaque à incompétence des uns et à la mauvaise gouvernance des autres au point de ne laisser ces découvertes qu'au seul univers estudiantin sans vouloir les publier au monde entiers.
Jean-Baptiste KITWAMBI
Politologue
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