Pour rappel, c’est depuis le 23
décembre 2017 que la Cité minière de Kambove située à environ 25 Km de la Ville
montagneuse de Likasi plonge dans le noir. Ceci fait suite à l’écroulement des poteaux
haute tension sur la ligne Likasi-Kambove, causé par les fortes pluies
diluviennes qui se sont abattues.
Une équipe de la SNEL a été
mobilisée pour remédier le plus vite que possible à cette situation et
permettre aux habitants de la Cité de passer les festivités de fin et début
d’années dans une ambiance éclairée. La Société Nationale d’Electricité a été
appuyée par certaines entreprises de la place qui ont disponibilisé non
seulement leurs engins mais également leur personnel.
La gravité de la panne n’a pas
permis à la Société de rétablir la situation telle que voulue. C’est ainsi que
le courant électrique sera rétabli le 03 janvier 2018 aux environs de 20h, sous
les cris de joie, sifflement et satisfaction de la population mais qui ne dura
qu’une vingtaine de minutes.
Nul n’avait besoin de se faire
électricien pour déterminer la haute intensité de ce courant, les ampoules
étaient toutes blanches et dans la plus part de ménages elles ont éclatés. Il a
fallu se réjouir une vingtaine de minutes seulement avant d’entendre une forte
explosion qui a replongé la Cité dans le noir ; la cabine électrique
principale située dans les installations de la GCM était en fumé, une petite
cabine conducteur des files souterrains hautes
située dans le quartier Mitumba (Makomeno) non loin de la tribune avait
également explosé : la panne était non négligeable, sans oublier que des
petites explosions ont été aussi entendues dans les cabines 6 (située à côté de
l’hôpital général de référence : GCM) et 7 (située en face du bureau de
l’ANR) par les habitants des environs.
GCM vs SNEL : la guerre de compétence
Le matin du 04 janvier était celle
des rumeurs, chacun se fiait à tous pour avoir l’idée réelle sur la panne ;
quant à la SNEL, aucune déclaration officielle n’avait été faite. Côté
électriciens de la GCM les infos d’espoir circulaint ; grâce à son
équipement et à l’expérience de ses techniciens, il n’était que question
d’heures pour réhabiliter la cabine centrale ainsi électrifier les
installations de la GCM et une partie de la Cité de Kambove, le Centre urbain.
Chose dite, chose faite ; c’est aux environs de 18h que ces parties de la
Cité ont été éclairées. Se prononçant sur le sort du reste de la Cité, les
techniciens de la Générale des Carrières et des Mines se sont exprimés en
faveur d’une grande panne non seulement au niveau des cabines mais aussi au
niveau des câbles électriques pouvant alimenter la Cabine 6, considérée comme
arrivée pour le reste de la Cité.
D’autres rumeurs faisaient état
de l’incapacité à la SNEL de résoudre ce problème dans un temps relativement
court.
Fallait-il laisser à la GCM cette
situation ? Pas d’espoir car depuis la passation des pouvoirs GCM-SNEL,
plusieurs interventions et conseils des électriciens de la GCM ont été bafoués.
La SNEL fait-elle face à son incapacité à gérer les cabines
électriques ?
En tout cas pour la population de
la Cité de Kambove cela est très évident. En attendant elle faisait encore
preuve de patience et confiance à la SNEL qui promettait une réhabilitation
d’ici samedi 6 janvier, puis lundi 8 si la jeunesse pouvait intervenir.
Il est de coutume la jeunesse de
Kambove intervienne aux côtés de la SNEL en cas de panne, notamment pour la
manutention, le creusage des canaux conducteurs. Ce comportement se justifie
par l’habitude de ne jamais manquer le courant électrique lors du monopole de
la GCM sur les cabines.
Suite au tâtonnement et aux
promesses irréelles de la SNEL la
population a perdu patience et c’est le mardi 9 janvier 2018 que les
manifestants descendent sur la rue,
menacant les eleves dans les ecoles et baricadant les routes, perturbant ainsi
le climat et l’ambiance dans cette petite Cité. Ils étaient constituaient spécialement
des adolescents et enfants de moins de 10 ans.
Il a fallu attendre
l’intervention de Monsieur l’Administrateur de Territoire de Kambove, à ses
côtés les membres de service de sécurité (PNC, B2) pour voir le calme revenir.
Les manifestants accordent néanmoins 48 heures avant de reprendre. La deuxième manifestation
a débuté la nuit du 10 janvier pendant laquelle des chants et cris, pneus
brulés ont été observé devant les écoles et sur la route principale. Elle s’est
poursuivie le matin du 11 janvier, empêchant les élèves d’accéder dans les
salles de classe et libérant ceux qui s’y trouvaient. Un enfant du primaire,
dont le bras a été fracturé en essayant de fuir a été le cas le plus déplorable
au-delà des troubles à l’ordre public.
Une fois de plus, l’Administrateur
de Territoire accompagné du Commandant PNC de la place sont intervenus pour
calmer les manifestants et les appeler à la patience faute de quoi, les
prochaines manifestations seront sévèrement réprimées.
Face à ces pressions côté
population et autorité territoriale, la SNEL a promis de trouver une solution
provisoire ; Et c’est à 16h30 qu’une autre partie de la Cité de Kambove a
été électrifiée (cellules Kabamba et Sport). Toujours pas de déclaration sur la
suite, les manifestants se sont une fois de plus manifestées le vendredi avec
les mêmes effets : compte tenu du manque d’un effectif suffisant, une équipe mobile de la PNC Likasi accompagné
de l’Administrateur de Territoire Assistant en charge de l’Economie Finances et
Développement est descendu sur place.
L’expression populaire
De la bouche de la majorité de clients de la SNEL, elle en a marre de payer régulièrement à une société qui ne
sait rien du tout de l’entretien de son matériel au simple profit de
recouvrement de facture forfaitairement taxée. Plusieurs provisions de ménages
ont pourries dans les réfrigérateurs ; les abonnements canal + ou start
time ont expirés sans être consommés et la population a fait preuve de compréhension
car les poteaux écroulés n’étaient pas la faute de la SNEL.
Le jour du rétablissement du
courant (le 3 janvier), elle s’est réabonnée, elle a même retournée certains
groupes électrogène loués pour conserver la nourriture ; elle a été
indignée de constatée la deuxième panne est une preuve exclusive de
l’incompétence de la SNEL qui :
- N’a jamais entretenu son matériel, moins encore un contrôle de routine comme à l’époque de la GCM ;
- Depuis son arrivée toutes les cabines électriques ont eu au moins une panne de transformateurs, certaines n’ont plus de disjoncteurs (à la base de la dernière panne) ;
- La tarification est revue à la hausse chaque mois sans que rien de spécial ne soit fait ;
- Ne maitrise pas encore le système électrique des cabines, conséquences, c’est du bricolage au risque de créer des graves incidents ;
- Doit carrément retourner la gestion des cabines à la GCM qui est mieux équipée et a un personnel très expérimentée à ce sujet ; et la population reste ouverte au paiement de la facture même sans la SNEL.
La situation qui se vit dans la
Cité de Kambove nécessite l’attention des autorités tant de la SNEL,
politico-administratives territoriale que provinciale afin de n’est prêter des
intentions fallacieuses à cette population qui veut simplement se faire
entendre, en lieu et place d’une société civile (organisée) apathique.
Jusqu’à ce jour la grande partie
de la Cité de Kambove est dans le noir et pas des travaux en cours pour réparation,
la SNEL semble être à bout de souffle.
NB : ces informations (déclarations)
sont vérifiables, l’anonymat est une décision personnelle car aucun déclarant n’a
été contacté pour mentionner son nom ou pas.
Jean-Baptiste
KITWAMBI MUFUNGA (JOBI)
Politologue et
Bloggeur
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire