lundi 6 novembre 2017

CALENDRIER ÉLECTORAL RDC 2017

Les dernières nouvelles de l'organe habileté à organiser les élections (ceni) en RDC renseignent une opportune publication du calendrier électoral dès dimanche 5 novembre 2017. Cette nouvelle étanche tant soit peu la soif des congolais de disposer d'un calendrier qui détermine le déroulement de l'alternance démocratique et constitutionnelle. Une interrogation s'invite: Nanga se moquera-t-il une fois de plus des congolais?

Un calendrier de facette pour calmer les esprits surchauffés et flatter la communauté internationale ; irréaliste pour faciliter le pillage de la RDC et la violation extrême de la constitution ; irrégulier qui conduira à des nouvelles plénières et allonger le processus électoral ; uniquement présidentiel au profit des sénateurs et députés d'une légitimité d'à peu prêt pour ne pas ainsi dire illégitime et laisser sans identité les nouvelles communes et villes qui attendent un animateur.
La ceni, indépendante elle ne l'a jamais été : parce que qui gère les fonds de L'État gère toutes les institutions qui dépendent de lui; elle doit faire preuve du contraire, en publiant un calendrier non seulement réaliste mais aussi inchangé. Qui prévoit les élections dans un délai plus cours car sa tâche étant connue, ces élections devraient être organisées il y a bel lurette.
Nul n'a besoin de rappeler les responsabilités des uns et des autres dans l'application de l'article 64 connu de tous.
Que ce calendrier ne serve pas d'apaisement qui enrichira Corneille Nanga pour avoir aider le régime à contourner le plan populaire de fin décembre 2017.

Jean-Baptiste KITWAMBI MUFUNGA
Politologue et blogueur

mardi 31 octobre 2017

GOUVERNEMENT PANDE KAPOPO: Vu par les Haut-Katangais

Célestin PANDE KAPOPO
Gouverneur du Haut-Katanga
Le vrai Gouvernement du Haut-Katanga enfin dévoilé.

Il y a quelques jours, une liste a circulé sur la toile, sur ce que pouvait être le gouvernement KAPOPO, celle-ci reprenait quelques membres du gouvernement KAZEMBE. Nul ne peut s'étonner de voir qu'effectivement à la sortie de celui du 2ème gouverneur du Haut-Katanga, certaines figures reviennent. C'est notamment le cas de l'Honorable NAZEM NAZEMBE, un congolais naturalisé, d'origine libanaise; il est passé du ministère des infrastructures où il n'a rien foutu, selon la plus part de haut-katangais, car aucune action dans le cadre du développement des infrastructures de base n'a été observée, à part bien sûr la réfection de bâtisses et routes existantes couvrant des sommes colossales; à celui des hydrocarbures, mines ..., un grand importateur de lubrifiant et ministre des hydrocarbures? Propriétaire d'une entreprise minière? Wow, même si l'eau va à la rivière, ce n'est pas dans cette rivière qu'on devrait déverser cette eau gouvernementale. Un congolais qui n'engage que des libanais pour servir dans ses entreprises et va jusqu'à participer dans leurs rencontres (réunions). N'est-ce pas se moquer des congolais. Espérons qu'en matière d'environnement il barrera à la route aux confrères chinois qui ont ravagé nos forêts à la recherche des bois rouges et ne se fera pas lui même grand commerçant de cette denrée.

Monsieur Jacques KYABULA, alors Directeur de cabinet de l'ancien et premier gouverneur du Haut-Katanga, s'est vu reprendre, grâce à son savoir-faire, pour occuper le ministère des finances et fonction publique provinciale. Pour ce qui est des attributions quant à la fonction publique provinciale, je ne sais pas ce que Monsieur Jacques aura à faire. La F.P. au niveau nationale n'a jamais rien fait qui soit apprécié dans ses attributions, à part des recensements incessants des nouvelles unités qui ont plus de 20 ans dans la fonction publique et toujours sous contrats et impayés, l'engament  sous contrat de ceux qui viennent fraichement de l'école de l'administration (ENA; qu'elle est la place de nous qui avons fait les sciences politiques et administratives?).

Au ministère de l'Agriculture, Pêche et Élevage, Maman Odette fait son retour alors que la majorité d'agronomes et d'inspecteurs de l'agriculture ont mal digéré cela. Ceci fait suite des vices enregistrés dans les procédures administratives en matière: le contact direct du ministère avec les assujettis, notamment les associations d'agriculteurs dans les secteurs, chefferies, groupement et même le territoire sans associer l'agronome du lieu, la création des villages agricoles dans ces entités occupant parfois les terres appartenant à des fermiers reconnus et enregistrés par l'inspection territorial avec toutes les inquiétudes que cela suscite, bref, des erreurs administratives que son excellence pouvait éviter si elle s'y connaissait.

Je souhaite de ma part une bonne carrière à tous les ministres qui ne manqueront pas de mériter la confiance que leur accorde Son Excellence le Gouverneur de Province, qui à préféré d'ailleurs multiplier les postes de femmes dans son gouvernement.

Voici enfin la Composition dudit gouvernement:

Les ministres

  1. Nono MALULU KALUNGWE: Ministre de l'intérieur, sécurité, décentralisation, affaires coutumières, droits humains et la société civile;
  2. Jacques KYABULA KATWE: Ministre des finances, fonction publique provinciale, industrie et pme;
  3. Michel MOMAT KAKUDJI: Ministre du plan, budget et coordination du partenariat public-privé;
  4. Roger ASAMBA TAMBWE : Ministre de l'économie, commerce extérieur et transports.
  5. Alain ILUNGA JASONGO: Min des infrastructures, affaires foncières, urbanisme, habitat et aménagement du territoire;
  6. NAZEM NAZEMBE : Ministre des Mines, hydrocarbures et environnement;
  7. Modeste BALOYI : Min de la santé, affaires sociales et actions humanitaires;
  8. Odette MWEWA : Ministre de l'agriculture, pêche, élevage et alimentation;
  9. Stella ILUNGA : Ministre de l'éducation, recherche scientifique et nouvelles citoyenneté;
  10. Mireille KUNDA LUPANDULA: Ministre du genre famille et enfants.


Parmi les commissaires:

  1. Thérèse Maloba Ngoie : Commissaire du travail emploi et prévoyance sociale;
  2. Serge CHEMBO KONDE : Commissaire de la jeunesse, sports,loisir, culture et arts et tourisme;
  3. Olivier KAKUSHI : commissaire en charge du développement rural et participation provinciale.

Jean-Baptiste KITWAMBI MUFUNGA
Politologue et blogueur

mercredi 23 août 2017

ÉLECTIONS DES GOUVERNEUR ET VICE-GOUVERNEUR DANS LE HAUT-KATANGA

Nul n'ignore, la campagne qui a débute dès ce 22 aout 2017 conformément au communiqué de presse n°005/CENI-RDC/17 portant liste définitive des candidats gouverneurs et vice-gouverneurs dans les provinces : Haut-Katanga, Haut-Lomami, Kwilu, Sud-Kivu, Sud Ubangi, Tshopo, Tshuapa, Bas-Uele et Équateur.

De la contrainte à éviter

Rien ne dure dans le noir qu'on finisse par le voir au clair: après la démission de Moïse KATUMBI CHAMPWE et tous les dossiers qui en ont suivi, le Haut-Katanga avait besoin d'un Leader qui puisse emboiter les pas de celui que tout le monde a finalement nommé le bienfaiteur du Katanga. Tout le peuple ne vit pas de la politique, surtout pas celle qui a accompagné le Katanga après le départ de MKC mais les katangais attendaient comme  ils attendent encore un Gouverneur qui puisse se soucier de sa vie quotidienne dans ce pays où le taux de dollar croit comme un enfant selon la volonté de ses parents.

C'est seulement lorsque la pirogue a chaviré que tout est ressorti au clair; J-C KAZEMBE que le peuple du Haut-Katanga a d'ailleurs accueilli comme son gouverneur n'était pas finalement le choix des représentants (députés) mais celui du Pouvoir Central, comme il l'a laissé voir à la minute où il devait répondre à l'Assemblée Provinciale (d'ailleurs constitutionnelle). Il s'est finalement plié au parrainage  politique et a préféré se référer aux vrais témoins de son pouvoir, qui jusqu'à ce jour semble le vomir de sa sphère politique, notamment par la lettre de retrait de confiance de sa propre famille politique; un match sans arbitre où il subit la pression comme dans une compétition de football de la rue d'Afrique, où le propriétaire du ballon doit à tout prix gagner.

Parce qu'il en ait ainsi, le peuple katangais (du Haut-Katanga) n'a rien n'a perdre de cette guerre comme il n'a rien à gagner de sa réhabilitation comme Gouverneur. Sauf que quand on laisse à une Assemblée Provinciale congolaise la libre expression, les surprises ne manqueront jamais.

Nous voulons que le droit du député soit respecté et que prime la voix du peuple, la voix de Dieu.

Des élections du 26 aout 2017

Bien que contester par ceux qui se disent être toujours Gouverneur ou éligibles, les élections dans le Haut-Katanga auront bel et bien lieu.

Les députés devront-ils attendre la dictée du choix comme celle qu'ils ont subi lors des élections passées? C'est claire que non! Le pouvoir électoral ne doit en aucun cas vous aveuglé parce qu'il peut demeurer en votre faveur lorsque l'électeur lit en vous le patriotisme et la volonté politique de conduire les institutions du pays vers son autonomie et sa souveraineté constitutionnelle. Aux yeux de la loi fondamentale vous êtes peut-être illégitimes, mais aux yeux du peuple vous avez le droit de nous designer un GOUVERNEUR DIGNE; loin d'être comparé aux autres mais fidèle à lui-même et aux pouvoirs légitimes qui lui sera reconnu.

Désolé de constater que le frein de la libre administration des provinces telle que voulue par la Constitution de la RDC vient du semblant de la Décentralisation, stratagème de diviser pour mieux gérer, au lieu de servir de son idéologie maîtresse du développement par le rapprochement du Pouvoir au Peuple (LA DÉMOCRATIE); ceci étant, elle n'empêche pas à un Responsable Provincial de s'occuper de sa province.

Par rapport à Monsieur LUKONA MWILA candidat Gouverneur de Province, Monsieur MPANDE KAPOPO Célestin qui a eu le privilège de passer un moment Gouverneur intériamire du Haut-Katanga, s'est beaucoup rapproché de son peuple, identifié ce qui le range et manifesté la volonté de le sortir de son bouchon. C'est un pas de plus pour un Homme qui voit loin (politiquement) que d'attendre les instructions parfois pas au bénéfice de sa population. Pour ceux, éligibles mais qui se sont vus refusés leur éligibilité pour des raisons de coalition, il s'agit là de la cuisine interne ou alors du résultat des élections primaires minoritaires qu'ils ont opté dans leur coalition.

Bonne chance donc aux victorieux des élections de ce 26 août 2017.
Etre Gouverneur, c'est etre capable de dire NON pour son peuple et OUI pour son peuple.
Le Haut-Katanga attend mieux de vous, la RDC aussi.


Jean-Baptiste KITWAMBI MUFUNGA
Politologue
Bloggeur

lundi 7 août 2017

REFERENDUM EN RDC: pourquoi, pour qui.

Il n'est plus une rimeur mais une intention réelle des hommes politiques congolaise de conduire le pays vers un autre referendum en seulement 12 ans.

Chers compatriotes,

Je fais une analyse personnelle de cette proposition et vous exhorte à la prudence pour faire de notre pays, grand et respecté. Nous ne devons pas nous distinguer en la violation des textes avec l'impunité qui s'insurge en petite institution intouchable en RDC.



Pour la petite histoire


En 1960, bien avant l'accession du pays à l'indépendance, le colonisateur avait laissé un texte constitutionnel dit loi fondamentale, texte rédigé par le Parlement belge pour servir de cadre juridique provisoire en RDC.  Il prévoyait un  État indivisible sans toutefois se prononcer sur son vrai état et privilégiait les institutions existantes jusqu'au 30 juin tout en laissant au congolais les prérogatives d'abroger certaines dispositions. Ce texte n'avait pas été respecté.

On peut attribuer le non respect de ce texte au refus d'une domination indirecte qui pouvait provenir de l'application aveugle de ce texte qui ne changeait rien en l'indépendance obtenue.

Est venue la Constitution de Luluabourg du 1èr août 1964 pour conduire normalement les institutions de la première république. Elle prônait un État fédéral pour répondre aux caprices de ceux qui voulaient régner dans certaines régions, en les rendant autonome. Texte qui malheureusement n'avait pas toujours été respecté jusqu'à rivaliser les relations entre le Président de la république et le Premier ministre jusqu'au coup d'État de Mobutu du 24 novembre 1965 conduisant à la deuxième république.


La deuxième république


Elle fut dotée de la Constitution dite révolutionnaire du 24 juin 1967. Révolutionnaire parcqu'elle remédiait (selon l'initiateur: MARCEL LIHAU) les faiblesses de la première république. Un État unitaire, un parlement monocaméral et un multipartisme qui faisait régner un seul parti politique.

Pour des raisons d'adaptation, cette constitution fut revu plusieurs fois bien qu'elle n'ait pas abouti à une autre république. Elle fut revissée au moins six fois plus l'amendement de 1990 qui avait conduit à la transition. Il eut:

- La révision du 17 avril 1970 par l'ordonnance n°70/025
- La révision du 15 août 1974 par l'ordonnance n° 74/020
- La révision du 15 février 1978 (ordonnance non trouvé)
- La révision du 19 février 1980 par  l'ordonnance n°80/007
- La révision du 15 novembre 1980 par l'ordonnance n°80/012
- La révision du 31 décembre 1982 par l'ordonnance n°82/004
- Et l'amendement exprimé en avril 1990.

Nous nous souviendrons tous que ces modifications n'ont rien apporté à la vie politique. Elles étaient essentiellement basées sur un semble d'adaptation avec ce que je nomme ici "egopolitisme" pour faire semblant de répondre aux exigences de la majorité tout en voulant adapter la situation politique du pays à sa propre vie ou condition.

De la Constitution de la troisième république


La Constitution tant révisée et amendée de la deuxième république avait abouti à la transition avec l'acte constitutionnel de la transition de 1994, toujours pas mis en application parce que traité de très démocratique, Mobutu voyait en cet acte un contre-poids; jusqu'à l'arrivée en mai 1997 de l'AFDL avec KABILA (Père) qui l'avait abrogé par un décret.

Après sa mort et la prise de pouvoir par KABILA (Fils), une constitution de transition avait conduit le pays jusqu'au référendum de 2005 mettant en place la troisième république avec la Constitution du 18 février 2006 telle que revissée par amendement en 2011 de certains articles.


De la problématique des révisions constitutionnelles et référendums


Chers compatriotes et honorables congolais;

Après une longue période de dictature imposée par l'empereur Mobutu dont les traces nous rongent jusqu'à présent, Mzee L.D. KABILA a mis en place une façon presque extra de diriger la pays; personne ne pouvait se rendre compte qu'après la manière conservatrice du pouvoir de Mobutu, quelqu'un puisse privilégier le partage de pouvoir à l'avantage du peuple congolais.

Le projet de la constitution qui nous gère à nos jours a été voté par referendum; un referendum qui nous a été proposé par le même régime. Ce qui conduit à confirmer que cette constitution était sans reproche parce que répondait aux besoins de vielles dames auxquelles ont a aidé à apposer leur pousse sur le choix (OUI ou NON). Mais nous pouvons encore nous souvenir, les membres de ce que nous considérons aujourd'hui comme la MP (Majorité présidentielle) nous ont poussé à dire "oui" parce que c'était la seule condition qui pouvait conduire aux élections. Par le souci de cette volonté participative, le troisième âge, victime de la répression mobutiste ont opté pour le changement; et de participer volontiers à la vie politique en espérant que les choses changent à l'avantage du peuple.

Sans vouloir consulter le même peuple pour refaire le référendum, au risque d'engendrer une nouvelle république, certains articles de la constitution ont été revus. Mais pas pour privilégier l'intérêt de cette nation. A l'exemple de:

1. L'article 71, qui voulait élire à un seul tour le président de la république, prétendant économiser l'argent du pays pour des affaires plus importantes. Mais nous savons bien que le débat face à face entre les candidats finalistes faisait peur au parti au pouvoir, au risque de rappeler, pendant le débat que le peuple attendait tant, tous leurs méfaits.

2. L'article 110, la récupération d'un mandat inconstitutionnel vient remercier les loyaux services rendus aux personnes pendant le mandat, car c'est visible à nos jours, tous les recommandés vivent à la merci de leur seigneur (sauveur et donneur d'emploi) alors que la vie d'un pays ne se résume pas à ça.

3. L'article 218 pour permettre au Président de la république la convocation d'un référendum: pas mal, à dit doit réellement profiter une révision constitutionnelle? Au peuple!

Que reproche-t-on à la constitution de la RDC revissée pour nous conduire au referendum? Nécessité s'impose aux partisans de ce referendum de présenter au peuple les failles constatées avant de se décider sur ce qu'ils estiment indispensable. 

Sinon, les mêmes têtes depuis Joseph Mobutu reviennent dans les différents gouvernements jusqu'à ce jour avec les mêmes esprits innovateurs; rien n'empêche de croire que ces têtes combien savantes reviendront dans les gouvernements à venir avec les mêmes intentions: faut-il que le référendum se fasse maintenant? Compte tenu des priorités notamment le dépassement exagéré des mandats et l'abandon quasi total de nouvelles villes et communes, les élections restent la seule priorité du moment et la seule voie de sortie de la crise politico-économique qui ronge le pays.

Peu importe de réviser des textes qu'on ne peut respecter. Preuve est de voir comment on se dispute la mise en application des accords pourtant signés par toutes les partis prenantes.

La Constitution aujourd'hui  d'être amendée n'a jamais vu toutes ses dispositions respectées. Mon inquiétude réside au délaissement des nouvelles villes et communes créées par la nouvelle configuration territoriale. A titre illustratif, la commune de Sakania dans la Haut-Katanga qui n'a jamais eu de bourgmestre, la ville de Kipushi qui n'a ni maire ni bourgmestre moins encore une prévision budgétaire pourtant les contribuables versent au compte de l'entité territoriale décentralisée. Difficile de donner un nom à ces juridictions, certains les nomment ex-cité, d'autres commune en gestation voire même commune en devenir; bref, une juridiction étatique provisoire.

Chers compatriotes

Si nous décrions l'ingérence de la communauté internationale dans les affaires internes de la RDC c'est parce que c'est de cette même manière qui se sont ingérés lors des scrutins qui ont occasionnés notre prise de pouvoir (là il n'était pas question de souveraineté).

Que demande le peuple?

J-B KITWAMBI MUFUNGA
Politologue et Bloggeur 

samedi 1 juillet 2017

30 juin 1960; LUMUMBA comparé à JESUS (Entretien avec Papa André Mukanya)

Pour rappel

Exceptionnellement cette année, la République Démocratique du Congo a célébré de maniéré extraordinaire sa fête d'indépendance. Dans mon précédent article 30 juin 1960-30 juin 2017 j'ai prédis la méditation qui pourrait accompagner la journée du 30 juin 2017 chose remarquée.

Cela n'est plus mon problème dans cet article.

Alors qu'une partie des congolais a voulue faire honneur aux demandeurs d'indépendance en célébrant de leur manière cette journée, j'ai rencontrer un vieux papa (Papa MUKANYA), témoin de l'indépendance qui, volontiers a souhaité me relater l'histoire (sa version de l'indépendance).

Il commence par regretter ce qu'est la politique aujourd'hui, une politique qu'il considère de jeunes. "Je pouvais mettre ma veste de l'époque pour commémorer cette grande fête nationale, mais ça ne donne pas le goût, vous les jeunes, vous avez transformé l'indépendance. Vous aimez plus l'argent que le peuple" A-t-il énonce.

LUMUMBA, un envoyé de Dieu

Patrice Emery LUMUMBA était naturellement autoritaire. Le Président de la République à l'époque, KASAVUBU avait peur de lui, il voyait en cet homme un danger pour son pouvoir; et avec l'influence des occidentaux il l'a tué. Il n'était pas le seul qui avait la vision de l'indépendance, seulement la sienne était différente des autres. Joseph KASAVUBU par exemple, il demandait l'indépendance pour l'ABAKO parce qu'en soit, il avait l'intention de régner chez lui. Ce qui avait poussait TSHOMBE à vouloir régner dans le SHABA, ils étaient des divisionnistes (fédéralistes). La seule personne qui avait une vision unitariste c'était LUMUMBA (avec son Parti, le MLC).

Je voyait en lui un homme envoyait de Dieu, son autorité était grande que quand il parlait à la Radio, les blancs tremblaient. Il annonçait sa mort pour l'Indépendance, comme JÉSUS, il ne cessait de dire qu'il mourra au SHABA (KATANGA). Sa plus grande erreur était celle de n'est pas prendre la Présidence de la République car il était populaire et celui qui avait gagné les élections mais il avait préféré prendre la Primature, bien sûr avec l'influence des blancs qui voyait leur départ immédiat avec Lumumba comme Président. Il était un danger et il fallait l'écarter.

Avant la table ronde, il était arrêté et conduit à la prison de buluo où il a beaucoup souffert. Lui-même, le MLC et sa famille pensait que c'était la fin pour lui; à l'époque je connaissait un membre de sa famille, Son Oncle qui gérait l'hôpital DACO de Likasi (Likasi était dirigé par Jean Jadot). Alors que la table ronde était en quelque sorte un dialogue qui devait réunir différentes parties et redresser la situation du pays, son Parti avait exigé sa Présence. Mais bien avant cela, Le Président KASAVUBU avait prévu un discours le 4 janvier, événement qui avait causé la mort de plusieurs personnes et lui s'était échappé grâce aux prêtres qui l'avait habillait en moine.

Alors que le discours du Président était déjà connu des forces colonisatrices, celui de Patrice Emery LUMUMBA était une grande surprise (le lire ici: Discours de Patrice-Emery Lumumba ). Il n'avait pas chassé le blanc comme les autres le prétendent; c'est seulement le caractère touchant de son message qui avait poussé la population à se soulever contre le colonisateur, mécontent de la manière dont elle était traitée. C'est après ce discours que tout le complot de son assassinat a commencé.

Un certain samedi, alors que j'étais au boulot, j'ai appris par des amis que les blancs partent. Le climat était tout autre; ceux qui étaient proches des blancs avaient gardé beaucoup de souvenir, certains pleuraient et laissaient des cadeaux aux congolais.

C'est un envoyé de Dieu et les traces le témoignent: il a souffert pour une bonne cause, et à sa mort, comme Jésus-Christ, il a été tué avec deux autres personnes.

Les propos de ce Sage Papa me fait penser que la RDC attend un autre envoyé de Dieu. Il y a eu celui qui a conduit le Congo à l'indépendance, celui qui l'a libéré de la dictature; on attend alors celui qui sortira son peuple de la misère.

Jean-Baptiste KITWAMBI MUFUNGA
Politologue

DISCOURS DE Patrice Emery LUMUMBA

Patrice Emery LUMUMBA lisant son discours
Congolais et Congolaises,
Combattants de l’indépendance aujourd’hui victorieux,
Je vous salue au nom du gouvernement congolais.

A vous tous, mes amis, qui avez lutté sans relâche à nos côtés, je vous demande de faire de ce 30 juin 1960 une date illustre que vous garderez ineffaçablement gravée dans vos cœurs, une date dont vous enseignerez avec fierté la signification à vos enfants, pour que ceux-ci à leur tour fassent connaître à leurs fils et leurs petits-fils l’histoire glorieuse de notre lutte pour la liberté.
Car cette indépendance du Congo, si elle est proclamée aujourd’hui dans l’entente avec la Belgique, pays ami avec qui nous traitons d’égal à égal, nul congolais digne de ce nom ne pourra jamais oublier cependant que c’est par la lutte  qu’elle a été conquise, une lutte de tous les jours, une lutte ardente et idéaliste, une lutte dans laquelle nous n’avons ménagé ni nos forces, ni nos privations, ni nos souffrances, ni notre sang.

Cette lutte, qui fut de larmes, de feu et de sang, nous en sommes fiers jusqu’au plus profond de nous-mêmes, car ce fut une lutte noble et juste, une lutte indispensable pour mettre fin à l’humiliant esclavage qui nous était imposé par la force. Ce que fut notre sort en 80 ans de régime colonialiste, nos blessures sont trop fraîches et trop douloureuses encore pour que nous puissions les chasser de notre mémoire. Nous avons connu le travail harassant, exigé en échange de salaires qui ne nous permettaient ni de manger, ni de nous vêtir ou de nous loger décemment, ni d’élever nos enfants comme des êtres chers.

Nous avons connu les ironies, les insultes, les coups que nous devions subir matin, midi et soir, parce que nous étions nègres. Qui oubliera qu’à un noir on disait « tu », non certes comme à un ami, mais parce que le « vous » honorable était réservé aux seuls Blancs ?
Nous avons connu que nos terres furent spoliées au nom de textes prétendument légaux qui ne faisaient que reconnaître le droit du plus fort. Nous avons connu que la loi n’était jamais la même selon qu’il s’agissait d’un Blanc ou d’un Noir : accommodante pour les uns, cruelle et inhumaine pour les autres. Nous avons connu les souffrances atroces des relégués pour opinions politiques ou croyances religieuses ; exilés dans leur propre patrie, leur sort était vraiment pire que la mort elle-même.
Nous avons connu qu’il y avait dans les villes des maisons magnifiques pour les blancs et des paillottes croulantes pour les Noirs, qu’n Noir n’était admis ni dans les cinémas, ni dans les restaurants, ni dans les magasins dits européens ; qu’un Noir voyageait à même la coque des péniches, aux pieds du blanc dans sa cabine de luxe.
Qui oubliera enfin les fusillades où périrent tant de nos frères, les cachots où furent brutalement jetés ceux qui ne voulaient plus se soumettre au régime d’une justice d’oppression et d’exploitation ?

Tout cela, mes frères, nous en avons profondément souffert. Mais tout cela aussi, nous que le vote de vos représentants élus a agréé pour diriger notre cher pays, nous qui avons souffert dans notre corps et dans notre cœur de l’oppression colonialiste, nous vous le disons tout haut, tout cela est désormais fini. La République du Congo a té proclamée et notre pays est maintenant entre les mains de ses propres enfants. Ensemble, mes frères, mes sœurs, nous allons commencer une nouvelle lutte, une lutte sublime qui va mener notre pays à la paix, à la prospérité et à la grandeur. Nous allons établir ensemble la justice sociale et assurer que chacun reçoive la juste rémunération de son travail. Nous allons montrer au monde ce que peut faire l’homme noir quand il travaille dans la liberté et nous allons faire du Congo le centre de rayonnement de l’Afrique toute entière. Nous allons veiller à ce que les terres de notre patrie profitent véritablement à ses enfants. Nous allons revoir toutes les lois d’autrefois et en faire de nouvelles qui seront justes et nobles.

Nous allons mettre fin à l’oppression de la pensée libre et faire en sorte que tous les citoyens jouissent pleinement des libertés fondamentales prévues dans la Déclaration des droits de l’Homme.
Nous allons supprimer efficacement toute discrimination quelle qu’elle soit et donner à chacun la juste place que lui vaudront sa dignité humaine, son travail et son dévouement au pays. Nous allons faire régner nos pas la paix des fusils et des baïonnettes, mais la paix des cœurs et des bonnes volontés.
Et pour cela, chers compatriotes, soyez sûrs que nous pourrons compter non seulement sur nos forces énormes et nos richesses immenses,  mais sur l’assistance de nombreux pays étrangers dont nous accepterons la collaboration chaque fois qu’elle sera loyale et ne cherchera pas à nous imposer une politique quelle qu’elle soit. Dans ce domaine, la Belgique qui, comprenant enfin le sens de l’histoire, n’a pas essayé de s’opposer à notre indépendance, est prête à nous accorder son aide et son amitié, et un traité vient d’être signé dans ce sens entre nos deux pays égaux et indépendants. Cette coopération, j’en suis sûr, sera profitable aux deux pays. De notre côté, tout en restant vigilants, nous saurons respecter les engagements librement consentis .
Ainsi, tant à  l’intérieur qu’à l’extérieur, le Congo nouveau, notre chère République, que mon gouvernement va créer, sera un pays riche, libre et prospère. Mais pour que nous arrivions sans retard à ce but, vous tous, législateurs et citoyens congolais, je vous demande de m’aider de toutes vos forces. Je vous demande à tous d’oublier les querelles tribales qui nous épuisent et risquent de nous faire mépriser à l’étranger.

Je demande à la minorité parlementaire d’aider mo n gouvernement par une opposition constructive et de rester strictement dans les voies légales et démocratiques. Je vous demande à tous de ne reculer devant aucun sacrifice pour assurer la réussite de notre grandiose entreprise. Je vous demande enfin de respecter inconditionnellement la vie et les biens de vos concitoyens et des étrangers établis dans notre pays. Si la conduite de ces étrangers laisse à désirer, notre justice sera prompte à les expulser du territoire de la République ; si par contre leur conduite est bonne, il faut les laisser en paix, car eux aussi travaillent à la prospérité de notre pays. L’indépendance du Congo marque un pas décisif vers la libération de tout le continent africain.

Voilà, Sire, Excellences, Mesdames, Messieurs, mes chers compatriotes, mes frères de race, mes frères de lutte, ce que j’ai voulu vous dire au nom du gouvernement en ce jour magnifique de notre indépendance complète et souveraine. Notre gouvernement fort, national, populaire, sera le salut de ce pays.
J’invite tous les citoyens congolais, hommes, femmes et enfants, à se mettre résolument au travail en vue de créer une économie nationale prospère qui consacrera notre indépendance économique.

Hommage aux combattants de la liberté nationale !
Vive l’indépendance et l’Unité africaine !
Vive le Congo indépendant et souverain !

vendredi 16 juin 2017

LES MÉMOIRES ACADÉMIQUES DES UNIVERSITÉS CONGOLAISES

Les mémoires vus par les étudiants


La rédaction d'un mémoire s'avère une condition sans laquelle un étudiant ne peut s'estimer licencié de l'université ou d'une institution d'études supérieures. 

En troisième graduat par exemple, l'étudiant produit un travail de fin de cycle qui est pour la plus part d'institution non défendu. Il se présente alors comme une simple routine par et à travers laquelle l'Université (à travers le Directeur de travail) veut intimider l'étudiant qui résume cette contrainte à préparer au final une somme pour obtenir le feu vert sans se soucier du contenu. Le TFC ainsi produit et déposé sans que le Directeur (en tout cas pour la majorité) ne puisse le lire attentivement, il remplit la bibliothèque académique au service des prochains récipiendaires.

Le mémoire qui stress plus l'étudiant et souvent dirigé par un professeur (voire un chef des travaux) est une production par laquelle l'étudiant donne le meilleur de lui-même parce que destiné à être défendu et à dénoter de sa valeur. Rares sont ces mémoires qui accusent des graves défauts ou insuffisances par rapport à l'idée phare de l'étudiant mais aussi souvent détournés par la volonté des directeurs qui voient dans les sujets de recherche un aspect encore plus élevé que celui vu par l'étudiant lui-même. Conséquence, ce dernier ne sait pas défendre son propre travail.

Finalité de l'étudiant

Quelque soit l'importance du sujet retenu, l'étudiant veut à tout prix se débarrasser des stress académiques en fournissant un document qui obéit aux exigences de son directeur. Pour preuve, l'étudiant n'est pas initiateur de ce sujet ou celui-ci a subit plusieurs modifications jusqu'à détourner l'idée de celui qui doit le défendre.

C'est un cas très particulier qui peut me servir d'illustration; En troisième graduat, mon sujet de recherche devait porter sur la pollution de l'eau. Mon souci n'était pas celui de faire le labo pour prouver que telle rivière a été polluée ou non, entant que administratif, je devais me contenter d'analyser les suites réservées par l'autorité compétente à toutes les études qui ont prouvé cette pollution et les sanctions appliquées et par conséquent apprécier le résultat des travaux scientifiques produits par les étudiants congolais dans le domaine. Lors de la prise de contact avec mon directeur, il m'avait persuadé qu'aucun bureau de l'État ne pouvait me recevoir pour récolter des telles données et en plus le domaine de la pollution de l'eau a déjà été exploité par plusieurs de mes prédécesseurs. Il m'avait alors proposé la pollution sonore. Un domaine où je n'avait aucune idée surtout que cette-fois là c'était pour prouver si la ville de Lubumbashi est polluée ou non. La division de l'environnement n'avait aucune donnée dans ce domaine qui exigeait la présence d'un appareil "sonomètre" pour mesurer le degré d'intensité sonore et d'une loi pouvant déterminer le seuil de perceptibilité auditive à partir duquel on parlerai de pollution. Choses n'étant pas disponible, je me suis contenté des données tirées de la loi française pour prouver que certains moteurs notamment dans l'aviation pour les populations du quartier Hewa bora (aéroport Lubumbashi), les engins dans le quartier industriel et dans les installations professionnelles, les musiques fortes et tardives dans certaines communes de Lubumbashi constituaient un dérangement, une inquiétude et donc une pollution. Le fruit de cette recherche n'a jamais été mis en valeur, ni par l'université de Lubumbashi en général moins encore par le directeur qui avait trouvé innovant la classification que j'ai faite dans mon TFC. Ce travail m'a fallu des points et un bon pourcentage et qu'en est-il de son impact pour la société congolaise? Ou faudrait-il attendre que mon directeur le reproduise dans un livre commercialisable pour que les idées d'un étudiant apparaissent au claire?

Finalité sociale

Le mémoire produit par l'étudiant perd toute sa valeur en se limitant à une simple exigence académique parce que financé par la poche de son auteur. Alors que l'intérêt porté à ce document est aussi social, il est nécessaire que le gouvernement alloue des fonds à cette étape de la vie académique et mette à la disposition de l'étudiant des ressources nécessaires (matérielles et humaines) afin que cette recherche sert la société congolaise dans sa généralité. Le développement d'un pays est un processus pour lequel aucune recherche n'est à négligé. Beaucoup de résultats de recherche, d'ailleurs objectifs des étudiants congolais n'ont pas été financés pour des raisons jusque là non élucidées. L'État, par le truchement de l'Université devait mettre en place un jury pour décider de la publication  aux grandes éditions des sujets de recherche les plus pertinents et rendre public les travaux de tous les étudiants finalistes ou alors à quoi servent les multiples mémoires que j'ai personnellement j'ai vu bruler (lors de la réfection des bâtiments de la faculté des sciences sociales, politiques et administratives de l'Université de Lubumbashi).

Vus par les étudiants, les travaux scientifiques renferment des intérêts personnel, scientifique et social mais au fond c'est l'intérêt personnel qui est valorisé par le gouvernement congolais.

Problématique du code déontologique des hommes d’affaires congolais et son impact dans le développement socioéconomique de la République Démocratique du Congo. Cas de la FEC/Katanga

Il s'agit de mon mémoire, présenté et défendu en juillet 2014 sous la Direction du Docteur KAPEND NGUZ Michel. Je ne point me venter du travail bien accompli sans citer le mérite de mon directeur que j'avais expressément ciblé en choisissant ce sujet de recherche, parce qu'il a été mon professeur de Déontologie et Administration des affaires en première licence. Il fait partir des professeurs charismatiques de l'Université de Lubumbashi, cela me faut l'honneur de venter le mémoire dirigé sans d'autres intérêts que celui de produire un travail digne d'un universitaire et indispensable dans la résolution des problèmes sociaux congolais.

Ce mémoire m'a valu la confiance du jury, non seulement pour l'avoir maitrisé, mais aussi pour son contenu qui a touché le cœur du problème dans le domaine des affaires et du développement.

j'ai réuni en quatre points les indicateurs majeurs du non respect du code des affaires en RDC et par conséquent de son sous développement à savoir (sans les développer) :

- La loi de l'offre et de la demande (sur le marché congolais);
- L'accumulation primitive du capital (des hommes d'affaires en RDC);
- Le climat des affaires;
- L'accès aux crédits bancaires;

Dans son contenu, ce document a prouvé que le code déontologique des affaires n'a jamais été respecté tant par les nationaux que les étrangers, et, au delà de tout cela, un grand avantage est ouvert aux investisseurs étrangers (code des investissements, code forestier) constituant un manque à gagner dans le processus de développement du pays.

Les recherches scientifiques faites effectuées par les étudiants sont dès lors considérées comme une attaque à incompétence des uns et à la mauvaise gouvernance des autres au point de ne laisser ces découvertes qu'au seul univers estudiantin sans vouloir les publier au monde entiers.

Jean-Baptiste KITWAMBI
Politologue

dimanche 11 juin 2017

30 juin 1960 - 30 juin 2017

logo de la fête nation de la RDC

La congolicolonisation


Cinquante-sept ans après l'indépendance de la République Démocratique du Congo personne n'a besoin de parler d'une vrai indépendance ni face à la communauté colonisatrice ni face aux autorités congolaises. 

En effet, l’indépendance congolaise supposerai la volonté politique par tous afin de sortir le pays de son impasse et effacer le mauvais souvenir accumulé pendant la traite jusqu'à la colonisation par rapport à la politique du colonisateur de la main coupée ou des travaux forcés. 

La volonté du congolais de changé sa situation lui avait poussé à étudier les voies et moyens de réclamer sa liberté afin qu'il jouisse pleinement de toutes les richesses de ses ancêtres. On entend parler d'une précipitation dans la demande de cette indépendance qui serait à la base des difficultés que la République Démocratique du Congo traverse aujourd'hui; à mon avis non. Comparativement à d'autres pays comme l'Afrique du Sud où le colonisateur avait adopté la colonisation d'implantation par rapport à la RDC où les colonisateurs trouvés dans la colonie y étaient uniquement pour des raisons politico-administratives ou pour les affaires du roi, il avait donc lieu de contraindre le blanc à rentrer chez lui, notamment pour oublier les traces de sa méchanceté et éviter le pire qui découlerai des relations déjà tendues entre les deux.


L'approximatif


Le demandeur d’indépendance de l’époque ne voyait pas dans le pouvoir un moyen de s'enrichir et de dominer les autres mais celui de prendre soin de son pays et de ses habitants, de prouver aux colons qu'on était capable de nous prendre en charge et de développer notre propre culture résultat de notre origine et du métissage qu'ils nous ont imposé. La même idée a été lue dans le chef de Mzee Laurent Désiré KABILA: celle de lutter contre l’ingérence, malgré 'indépendance tan ventée, des forces étrangères dans les affaires politiques et relations commerciales de la RDC, ce qui lui a valu le titre d’héro après sa mort inopinée et un jour spécial de la LIBÉRATION en souvenir de son entrée (sa prise de pouvoir): nul n'ignore combien touchait un militaire, l'agent de l'Etat était incorruptible, le mangé n’était pas un casse-tête. Comme me l'a dit un agent de l’ordre: "A l'entrée de Mzee je ne savais pas que quand tu arrêtes un civil il fallait lui demander de l'argent".

cérémonie du 30 juin en RDC


Le gouvernement congolais a compris, car il y a belle lurette que cette fête nationale a été célébrée comme telle. Nous étions des enfants des agents GCM, des fonctionnaires ou des ouvriers et pendant cette période la différence était moins remarquable. Quand l'agent GCM touchait sa prime et les nourritures de festivités, le fonctionnaire recevait son salaire avant le 30 juin plus les nourritures pour cette journée; le charbonnier voire même le manutentionnaire était sûr de compter sur sa clientèle. Lorsqu'on sait qu'on a pas payé le fonctionnaire il y a 7 mois, l'agent GCM a plus de 35 mois sans salaire, il y a bien lieu de chercher un motif pour passer une fête nationale sous méditation, sous prière pour les massacres, les tueries, les morts (qu'on peut éviter). Mieux encore le 30 juin 2017 on peut méditer pour les fosses communes et les tueries du Kasaï, le 17 mai est passé sous un grand silence; peut être une façon de dire l'indépendance et la liberté des congolais restent à venir.

Jean-Baptiste KITWAMBI MUFUNGA
Politologue

samedi 10 juin 2017

RDC: Politique et Economie

arrivage farine à kambove sur initiative du gouvernement
provincial
La situation tant politique qu’économique de la RDC reste jusqu'à ce jour alarmante. Alors que le lancement du processus de révision du fichier électoral a donné espoir à une organisation rapide des élections, il s’avère que ce processus avance à pas de tortue; voire même stoppé par les conflits et les actes de barbaries qui se vivent ici et là dans le pays.

Le processus d’enrôlement, seule condition pouvant conduire à l'organisation des élections semble ne pas se dérouler comme prévu, en tout cas pas par le peuple congolais. Il ne pas question de méfiance ni de dégoût, mais un problème de respect à la constitution et au peuple (le souverain). Les élections sont la seule condition d'alternance démocratique et elles doivent être organisées dans le délais selon la durée du mandat qui reste constitutionnelle; sinon rien ne justifie prévaloir le respect de la loi fondamentale lorsqu'on veut à tout prix la contourner.

A nos jours, les espoirs des congolais d’élire un nouveau président à la tête de la République Démocratique du Congo diminuent, et ceux-ci (les congolais) cherchent un moyen de se faire entendre tant par les autorités congolaises qu’internationales sur cette question. Malheureusement aucune oreille n'est prête pour écouter les cris de cette paisible population; certains se concentrent sur la consolidation du pouvoir et d'autres à un semble d'intimidation pour continuer à piller les richesses du pays.

Sans vouloir encourager cet état de choses: nous congolais devons comprendre que le grand secret pour parvenir à notre fin est premièrement celui de ne pas se laisser emporter par les mouvements opposition-majorité. C'est à dire, de cesser de croire qu'il existe une opposition qui traquera la majorité sur toutes les imperfections de gestion ou une majorité qui s’inquiétera de la pression de l'opposition pour tenir sa gestion sans reproche; nous constaterons tous que les membres de la soi-disante opposition d'hier sont de la majorité d'aujourd'hui et vice-versa. Les prétendus troubles qui freinent le déroulement du processus électoral sont orchestrés par les mêmes membres, si pas de preuve, néanmoins ils sont cités et leur défense laisse à désirer; deuxièmement celui de placer confiance en un seul congolais qui puisse nous sortir de cette situation que nous déplorons tous, c'est en étant dernier une seule personne que nous pouvons faire de lui un opposant car il n'en existe pas encore au Congo RD.

Ils sont nombreux (opposition-majorité) à nous pousser à descendre dans la rue pour revendiquer, alors que la solution ne pas dans la rue; à nous stimuler à piller et à brouiller, alors que ce sont les biens des innocents; à pleurer et à enterrer nos frères et sœurs alors que leurs enfants sont soit à la maison soit à l’étranger. Le meilleur combat reste à venir, un combat où personne ne meurt, où personne ne pleure ni son frère, ni sa sœur.

Joseph Kabila Kabange, Président de la République Démocratique
du Congo
La RDC n'a pas besoin d'imiter la démocratie d'un autre pays parce que chaque pays a ses réalités. Celles du notre sont les conditions de vie. La famine qui ronge les habitants d'un riche pays, par rapport aux richesses qui abondent la minorité (voire seule la famille biologique et politique de la présidence). Ce qui nous pousse aujourd'hui à vouloir le changement c'est l’inégalité: devant la loi (il y a ceux qui volent et punis et d'autres protégés), dans la redistribution des richesses du pays notamment dans la remémoration... Comment ne pas vouloir le changement? Dans un pays où la majorité des gouverneurs de provinces sont accusés dans la mauvaise gestion, d’incomplètement même; ne collaborent pas ou ne dépendent même pas des assemblées provinciales parce que voulus et protégés par le pouvoir central; où ceux qui sont impliqués dans les crimes et troubles ne se voient jamais inquiétés??? Hein

Nous voulons vivre heureux sans se demander qui est le Président de la République ou combien d'année il lui reste et cela dépend de nos ventres. Dans le Haut-Katanga par exemple, la farine a coûté jusqu'à 45 000  Fc alors que le salaire de l’enseignant n'a pas changé (soit 75 000 Fc = locataire, père de trois enfants tous élèves pour ne citer que cela), le fonctionnaire n'a pas été payé pendant 5 mois... ??? Avec le Gouverneur intérimaire, la farine de maïs se paie entre 16 000 et 18 000 Fc; comment voulez-vous qu'on s'en procure lorsque le gouvernement se prend pour le plus démuni en bloquant le système économique. Nous avons tous lu sur la toile que finalement la farine de l'homme d'affaire Katumbi Chabwe a été autorisé l'entrée en RDC et sera vendu à 8$, merci, mais à quel taux d'échange, 1450 et avec quel argent parce que personne n'est mieux payé voire pas payé du tout.

Il est vrai que qui tient l'économie tient le peuple; mais aussi, ce qui ne te tue pas te rend plus fort.

Jean Baptiste KITWAMBI MUFUNGA
Politologue

samedi 15 avril 2017

LA MUSIQUE RDCONGOLAISE ET SON IMPACT DANS LA SOCIÉTÉ



dernière scène de Papa Wemba
La musique comme art de divertissement et de détente doit nous stimuler à quelque chose, à développer notre esprit; c'est à dire que l'état d'esprit de celui qui écoute une musique doit connaître un changement, évoluer même. Ceci conduit à dire clairement que toute musique a un message et celui-ci ne doit pas être n'importe lequel.

L'inspiration d'une idée artistique peut découler des faits sociaux immédiats, de l'histoire, des anomalies comme les injustices sociales, la gouvernance, le leadership tels qu'ils se vivent ou doivent se vivre. Tous ceux-ci doivent être puisés dans la société cible ou consommatrice de cet art afin de rendre ce dernier très attractif et instructif.
Nous constaterons même en ce qui consiste les hymnes nationaux des pays, qui sont inspirés de l'histoire directe de ceux-ci, et promettent pour la plus part d'entre eux, un avenir radieux, une amélioration certaine, une ténacité sans faille aux valeurs du pays et à son unité. Ces messages une fois fixés dans les cœurs de ceux qui les comprennent et qui en tirent une valeur historique incontournable, jailli le patriotisme.

Certains pays d'Afrique l'on démontré avec des chansons patriotiques mais surtout révolutionnaires. Je cite à titre illustratif, l'Afrique du Sud où les chansons révolutionnaires de l'apartheid sont encore récitées aujourd'hui en souvenir de cette période difficile et en hommage aux victimes. Pendant la même période, la musique était tournée vers l'unité, l'amour, la tolérance; afin que les peuples s'acceptent mutuellement, et restaurent la paix. La musique néocolonialiste telle que celle clamée par des chanteurs comme Tiken Dia, Alpha Blondi a démontré que l'africain veut se libérer et se souci de sa situation et de son état.

La République Démocratique du Congo doit emboîter le pas, c'est à dire que les musiciens congolais doivent s'adapter aux situations réelles de l'État, de la société pour recadrer leur thème. La RDC a beaucoup de problèmes qui nécessitent l'implication de tous; de tous ceux qui ont la possibilité d'être suivi et entendu par un grand nombre de la population pour la sensibiliser.

Sans vouloir être imités, les musiciens congolais emportent avec eux plusieurs personnes; des gens qui veulent parler comme eux, chanter comme eux, charmer comme eux, s'habiller comme eux. Comportement qui serait très bénéfique si et seulement si, ces derniers étaient exemplaires, des bons modèles. Fort est de constater que le chanteur congolais reste calé dans des messages d'amour très souvent tabous par rapport aux valeurs africaines, tous tournés vers la sexualité. Même lorsque la chanson n'en fait pas directement allusion, la danse  le démontre fortement.
L'exposition de la nudité féminine dans un pays dominé par des viols, par une délinquance juvénile non contrôlée avec un faible taux d'alphabétisation reste un grand danger quant à l'avenir de celui-ci. L'accoutrement de la jeune fille reste dominée par celle de la scène musicale, il en va des modèles des coiffures qui portent soit le nom de la star soit celui de la chanson: monde arabe (pour désigner un mode d'habillement ou une coiffure), fally ipupa (pour désigner un mode d'habillement où le pantalon redescend jusqu'aux cuisses), ou même des cris d'animation comme sima ekoli, amataka na punda, lidusu... pour n'en citer que ceux-là.

Qui dit État dit instituions et qui dit institutions voit tout cet ensemble d'organismes qui ont chacun une tâche particulière d'intérêt général. Il revient donc aux institutions qui ont pour tâche de censurer les messages contenus dans les chansons de nos musiciens de nous épargner ce qui ne fait que contribuer à affaiblir nos mœurs et heurte la sensibilité de plus jeunes. Si la jeunesse et l'avenir de demain, il ne pas trop tard de se soucier de son éducation, donc de lui éviter ces nombreux messages qui sont transmis à longueur des journées.
Si seulement les thèmes qui reflètent l'image politique de notre pays exposent les musiciens, dans un pays sensible aux critiques négatives pourtant l'essentiel de leurs actions, il existe plusieurs vices dans la société congolaise qui nécessite une forte sensibilisation, pour nous sortir de cette distraction juvénile.
Il est même regrettable de constater que les hommes politiques congolais préfèrent investir dans ce genre de chanson pour se rendre plus populaire: dans une chanson où les femmes dansent presque nues, pleine d'immoralités, on se permet de citer les grandes personnalités comme le député, le sénateur, le président de la république, la première dame, le gouverneur en leur octroyant des titres vantards: le dollarbivore, l'homme qui a mis l'eau dans coco, l'homme qui donne sans condition, le patriote, le pacificateur et bien plus de blabla.
Il est claire que ce sens de mendicité profite aux chanteurs mais je me demande quel bénéfice apporte-t-il aux hommes d'affaires ou politiciens, que j'accuse ici d'être complice de la perdition de la jeunesse congolaise.
Les chansons d'amour ne sont pas mauvaises en soi, c'est ce qui accompagne ces chansons qui laisse à désirer. Une nette différence peut même être dégagé entre les titres de la musique dite ancienne ou ancien succès et celle moderne. Prenons le cas des titres comme: Ida, Mamou, Si je savais ça, Bon samaritain, Matata ya mwasi, Doudou, Fatimata, Moumoune, Ousmane comparés à: Nyokalese, tshobo, Punda, Balancoir, Elingi... Et ce, sans vouloir approfondir sur les fonds et les danses qui les accompagnent.

Que règne la conscience congolaise.

 JOBI KITWAMBI.

jeudi 6 avril 2017

Hausse du prix de farine de maïs: Le Haut-Katanga affronte la situation

Entreposage de la farine de maïs au bâtiment administratif
de Kambove. Photo prise par Jobi Kitwambi
Le 25 février 2017, j’ai publié un article relatif à la sécurité alimentaire. Dans celui-ci, j’ai évoqué la nécessité de l’intervention du gouvernement, notamment en ce qui concerne l’assistance aux fermiers ou petits planteurs en vue d’accroitre la production et assurer tout danger relatif à l’alimentation.
Dans le même article j’ai fait allusion à l’impuissance du gouvernement tant national que provincial face à l’attaque des chenilles dans les plantations du secteur agricole de Likasi-Kambove, qui ont vu la chenille parasite nommée margaronia indica attaquer les épis des maïs sous le regard sans solution des propriétaires.
Pas plus loin que ce jour, c’est-à-dire, le 01 février 2017, on a lu sous le site de radio okapi : « Le prix de la farine de maïs a doublé à Lubumbashi », article qui relatait également l’intervention de Son Excellence le Gouverneur du Haut-Katanga à ce propos ; la hausse du prix de la farine se justifiant la  monté en flèche de taux du dollar américain.
Jobi Kitwambi comptant le nombre
de sacs de farine de maïs.
Le Gouverneur de Province qui avait commencé par identifier la cause ne se pas arrêté par-là, il a alors décidé de faire face à cette situation en cherchant une solution palliant la non intervention lors de l’attaque de la chenille. Par et à travers son Ministre Provincial de l’Economie, il a promis à la population de Likasi et de Kambove, une farine à un prix abordable pour faire face à cette augmentation qui surgit au moment où l’économie du pays sombre.
Alors qu’à Kambove, le prix d’un sac de farine varie entre 28 000 et 30 000 Fc, le gouvernement décide de faire parvenir à cette population 500 sacs de farine de maïs marque 10/10 SUPER MAIZE et GOAL  SUPER MAIZE à 21 000 Fc ; nombre qui n’a duré que 4 jours pour voir tout le stock épuisé.

Satisfaite de ce geste de grande responsabilité, la population attend une continuation du genre, jusque, pense-t-elle, à la prochaine récolte des maïs, vu que la situation économique du pays va de mal en pis.

Discours du Président de la République Démocratique du Congo au Congrès

le Président Joseph KABILA devant le Congrès ce mercredi
05 avril 2017
Le mercredi 05 avril 2017, le Président de la République a tenu un discours devant les deux chambres réunies; voici l'intégralité du discours.

Honorable Président de l’Assemblée Nationale,
Honorable Président du Sénat,
Honorables Députés et Sénateurs,
Mes Chers compatriotes,
Après Mon adresse sur l’état de la Nation, le mois de novembre dernier, la situation socio-économique, politique et sécuritaire du pays M’obligent ce jour à M’acquitter de ce devoir constitutionnel, plus tôt, que de coutume.
En effet, la morosité des indicateurs macro-économiques laisse aujourd’hui nos concitoyens perplexes, au regard de son incidence bien compréhensible sur leur pouvoir d’achat, alors qu’au plan politique, les négociations du Centre interdiocésain sur l’arrangement particulier relatif à la mise en œuvre de l’Accord du 31 décembre 2016, ont généré quelques inquiétudes pour avoir achoppé sur deux difficultés du reste surmontables : les modalités de nomination du Premier Ministre et la désignation d’une nouvelle personnalité à la tête du Conseil National du Suivi de l’Accord, CNSA en sigle.
Aussi, les dernières évolutions dans le Kasaï Central et ses environs sont-elles restées marquées, au plan sécuritaire, par les actes de barbarie inacceptables et condamnables dont la profanation et le saccage de nombreux édifices religieux, le viol et la décapitation de nombreuses femmes, d’une centaine d’éléments de nos forces de Police et de l’Armée, ainsi que celle de plusieurs civils et deux experts des Nations Unies.
En leur mémoire, et en celle de tous les fils et filles de ce pays qui nous ont quittés en ce début d’année 2017, sous le drapeau, ou de mort naturelle, dont le Président de l’UDPS, Monsieur Etienne TSHISEKEDI WA MULUMBA, Je vous invite à observer une minute de silence.
Honorable Président de l’Assemblée Nationale,
Honorable Président du Sénat,
Honorables Députés et Sénateurs,
Mes Chers compatriotes,

Le premier trimestre de l’année en cours a été marqué, au plan sécuritaire, par une évolution positive et encourageante de la situation dans l’Est du pays où nos populations du Tanganyika, du Sud et du Nord-Kivu ont renoué progressivement avec la paix et la tranquillité, grâce aux opérations militaires de nos forces de sécurité, mais grâce aussi aux efforts de sensibilisation des autorités et notabilités locales. Ces actions doivent se poursuivre pour atteindre l’objectif d’une paix durable.
Le temps de se réjouir un instant à juste titre, de ce vent favorable, l’épicentre de l’insécurité se déplacera vers le Centre du pays où un conflit coutumier a dégénéré en violence meurtrière aveugle, entretenue par les milices muées en terroristes, violant, tuant, brûlant et détruisant tout sur leur passage.
Il s’agit là, vous vous en doutez, d’une situation  aujourd’hui au cœur de nos profondes préoccupations.
L’énigme du départ aux contours coutumiers a été dénouée à travers un processus politique et administratif initié par le Gouvernement central.
Face aux atrocités inacceptables commises sur des victimes innocentes et en raison de la persistance des troubles à l’ordre public, mettant en péril la paix et la stabilité du pays, il ne nous reste plus qu’à déférer à notre obligation constitutionnelle : celle de rétablir l’autorité de l’Etat dans cette partie de la République, par tous les moyens légaux possibles.
C’est ici le sens des Ordonnances que Je viens de signer, mettant en place un secteur opérationnel dans les Kasaï.
En même temps, des instructions ont été données au Gouvernement central de manière à intensifier sa présence accrue dans les provinces touchées, à travers les Ministres ayant en charge l’Intérieur et les Affaires Coutumières, en vue de la poursuite du règlement politique et administratif de nombreux conflits coutumiers signalés ça et là, et ce, avec l’aide de l’Association Nationale des Autorités Traditionnelles du Congo.
Il est clair que les responsables présumés de toutes les exactions et crimes graves sur les civils dont, à ce jour, sept militaires des Forces Armées, déjà aux arrêts, répondront de leurs actes devant la justice.

De la même façon, les crimes commis par les miliciens sur les paisibles citoyens, les agents de l’ordre et ceux des Nations Unies ne resteront pas impunis.
Leurs auteurs qui font eux aussi déjà l’objet des enquêtes judiciaires au niveau des Parquets et Auditorats militaires compétents, devront être sanctionnés conformément à la loi.
D’ores et déjà, des instructions ont été données au Gouvernement de la République, afin qu’il apporte le concours nécessaire à la réalisation desdites enquêtes.
En attendant, Je lance un appel au calme dans le Kasaï Central et J’invite les quelques jeunes entraînés dans des aventures sans lendemain, aux conséquences dévastatrices pour nos populations des provinces affectées, à déposer les armes et à cesser leurs actions criminelles.
Honorable Président de l’Assemblée Nationale,
Honorable Président du Sénat,
Honorables Députés et Sénateurs,
Je me fais le devoir de rappeler, une fois de plus, la fragilité des fondamentaux de notre tissu économique tournés essentiellement vers le secteur tertiaire, et marqué d’une part, par l’importation des biens de première nécessité consommés par les Congolais et que nous ne produisons pas, et d’autre part, par l’exportation des matières premières, vers les pays industrialisés, source de nos principales recettes budgétaires, mais dont la fixation des cours échappe à notre contrôle.
Il va sans dire que tant que nous ne changerons pas ce paradigme, notre économie restera fragile et fera continuellement les frais des soubresauts de la conjoncture économique internationale.
Dans le même ordre d’idées, tant que notre système fiscal sera écrasant, discriminatoire et truffé d’une parafiscalité lourde, le climat des affaires ne sera pas propice à l’investissement productif ni au civisme fiscal.
Aujourd’hui, nous avons pris la mesure du défi. Il nous faut agir sans plus attendre.

En plus des investissements publics légitimes, l’option est donc définitivement levée de promouvoir le soutien au secteur privé productif à travers, particulièrement, l’appui direct aux petites et moyennes industries et aux petites et moyennes entreprises, spécialement celles engagées dans l’agro-industrie et inscrivant leurs activités dans le cadre des chaînes des valeurs.
Il nous faut, en effet, produire ce que nous consommons et, comme J’ai eu déjà à le dire, conférer de la valeur ajoutée à nos produits destinés, non seulement à la consommation domestique, mais aussi à l’exportation, en vue de les rendre plus compétitifs.
Notre pays ne saurait plus indéfiniment être ce grand marché offrant l’opportunité d’affaires et d’emplois aux peuples des pays tiers, au détriment de sa propre population et de son économie.
Par ailleurs, les efforts de mobilisation des ressources internes seront poursuivis à travers la lutte sans concession contre la fraude douanière et fiscale ainsi que la contrebande, grâce aux réformes fiscales nécessaires et grâce  à l’implantation très prochaine, au sein de nos régies financières, des systèmes de gestion informatisée des contribuables, fournis par une expertise appropriée.
C’est ici le lieu pour Moi d’insister sur l’impérieuse nécessité pour le Gouvernement de la République,  l’Assemblée Nationale et le Sénat de prendre des dispositions utiles en vue de l’adoption, dans les plus brefs délais, et pendant la session en cours, d’une nouvelle Loi sur la fiscalité, de celle sur le Partenariat Public Privé, sans omettre la finalisation de la Loi portant révision de certaines dispositions du Code minier, en sursis depuis plusieurs mois devant les deux Chambres.
Le Gouvernement pourra ainsi disposer des outils solides pour stabiliser, de manière pérenne et structurelle, la situation économique en cours, avant d’inverser définitivement la tendance préoccupante actuelle.
L’amélioration de la situation sociale de nos populations, en dépend.
Honorables Députés et Sénateurs,
Mes Chers Compatriotes,
Je voudrais rappeler à la jeunesse de notre pays que la mise en œuvre effective des politiques appropriées promises en novembre dernier en vue de sa réinsertion socio-économique a démarré.
La promotion de l’entrepreneuriat local à travers les mesures susmentionnées de soutien au secteur privé ainsi que l’entrée en vigueur de la Loi sur la sous-traitance aux PME et PMI locales constituent aujourd’hui, des opportunités à saisir.
Parallèlement à ces efforts qui créeront plusieurs milliers d’emplois, les entreprises du portefeuille de l’Etat ont été instruites de privilégier, dans le cadre de leur plan de redressement, la résorption du chômage des jeunes.
Quant aux agents et fonctionnaires de l’Etat, civils et militaires, le processus engagé de l’amélioration de leurs conditions de vie sera poursuivi, grâce aux réformes relatives à la maîtrise des effectifs et de la masse salariale, qui permettront en dernier ressort, la réaffectation des économies réalisées, aux réajustements progressifs de leurs traitements.
Honorable Président de l’Assemblée Nationale,
Honorable Président du Sénat,
Honorables Députés et Sénateurs,
Conformément à ce qui est devenu une tradition politique dans notre pays, J’ai levé l’option, depuis juin 2015, d’engager la classe politique et sociale de notre pays dans un dialogue, afin de dégager le consensus indispensable à l’organisation du troisième cycle électoral apaisé.
Cette initiative faisait suite du reste, aux efforts entrepris  dans le même sens en 2012, lorsqu’à la recherche du consensus national en vue de défendre la patrie contre les pseudo-rébellions, J’avais convoqué les Concertations Nationales ayant permis de renforcer notre cohésion en tant que Nation et de soutenir, d’une seule voix, notre armée engagée dans les opérations de défense de la patrie.
Dans le même ordre d’idées, une fois de plus, la recherche du consensus M’a inspiré, dans la convocation, en novembre 2015, du dialogue politique national inclusif tenu sous la facilitation internationale de l’Union Africaine.

Ce Forum, précédé lui-même du pré-dialogue entre la Majorité et l’UDPS, tenu dans plusieurs villes européennes, débouchera, à la Cité de l’Union Africaine,  sur l’Accord du 18 octobre 2016, entre l’Opposition politique, la Société civile et la Majorité.
Quoique cet Accord ait jeté des bases solides à nos attentes, J’avais résolu de déférer à l’impératif de l’inclusivité en vue d’un plus large consensus des parties prenantes au processus électoral, en confiant à la Conférence Episcopale Nationale du Congo une mission de bons offices auprès du « Rassemblement » de l’Opposition.
C’est ici le lieu de rendre hommage aux Evêques de l’Eglise catholique pour l’excellent travail abattu, ayant donné lieu à l’Accord du 31 décembre dernier, et à certains points de convergence sur les modalités de mise en œuvre dudit Accord.
Hélas, en dépit de leurs efforts louables ayant permis l’atteinte de plus de 90% des résultats escomptés, les parties prenantes n’ont pu dégager de consensus sur deux points concernant respectivement la désignation du Premier Ministre et celle du Président du Conseil National de Suivi de l’Accord, tel que renseigné dans le rapport final de médiation Me transmis en date du 28 mars dernier.
Honorable Président de l’Assemblée Nationale,
Honorable Président du Sénat,
Honorables Députés et Sénateurs,
J’aimerais rappeler, une fois de plus, que l’objectif poursuivi en organisant le Dialogue est, et reste, l’organisation des élections apaisées.
Je félicite pour cela notre Centrale électorale qui, dans des conditions extrêmement difficiles, a abattu un travail remarquable ayant permis, à ce jour, de dépasser la barre de 21.500.000 électeurs enrôlés avec, essentiellement, le financement propre du Gouvernement de la République, évalué à ce jour,  à 320 millions de dollars.
Je voudrais annoncer solennellement à notre peuple, que les élections auront bel et bien lieu. Que ceux qui  en doutent encore soient rassurés. Tout sera mis en œuvre, en effet, pour atteindre cet objectif, conformément au calendrier qui sera fixé par la CENI.

L’Accord du 18 octobre, comme celui du 31 décembre 2016 ayant dégagé le consensus jadis recherché sur la problématique des séquences des élections et du fichier électoral, aussitôt celui-ci constitué, et la répartition des sièges déterminée par une Loi qui sera adoptée par les deux Chambres, plus rien ne devra empêcher la convocation du scrutin.
Honorables Députés et Sénateurs,
Ce processus étant l’œuvre des Congolais, financé par les Congolais eux-mêmes, aucune ingérence étrangère ni dans son pilotage, moins encore dans son déroulement, ne sera tolérée.
Comme dans tout autre pays membre des Nations Unies, il s’agit là d’une question de politique intérieure et relevant, en conséquence, de la souveraineté nationale.
Et notre devoir, c’est bien celui de défendre justement l’indépendance et la souveraineté nationales, conformément à l’engagement pris devant notre peuple, aux termes de notre serment constitutionnel.
Honorable Président de l’Assemblée Nationale,
Honorable Président du Sénat,
Honorables Députés et Sénateurs,
Mes Chers Compatriotes,
Au cours de ces dernières 48 heures, J’ai été à l’écoute de la classe politique et sociale qui a répondu à Mon invitation. J’ai noté une convergence des vues, notamment sur l’urgence qu’impose le règlement de deux points relatifs à la mise en œuvre de l’Accord, spécialement en ce qui concerne la question de la désignation d’un nouveau Premier Ministre.
A ce propos, un large consensus s’étant dégagé sur la procédure de désignation de celui-ci, et sur les compétences de l’autorité de nomination, J’invite le « Rassemblement » à surmonter ses querelles intestines et à harmoniser les vues sur la liste des candidats Premier Ministre ayant le profil requis et convenu, comme souhaité depuis plusieurs mois, en vue d’accélérer le processus de formation du nouveau Gouvernement d’Union Nationale.

Comme relevé dans Mon message de novembre 2016, et tenant compte du fait que le pays ne doit plus être l’otage d’intérêts personnels et de lutte de positionnement des acteurs politiques, le Premier Ministre sera impérativement nommé dans les 48 heures.
Quant à la présidence du Conseil National de Suivi de l’Accord, Je demande aux deux Chambres du Parlement d’adopter rapidement la Loi organique y relative, en même temps que J’en appelle à l’accélération des tractations au sein de la classe politique en vue de la désignation, dans la foulée de l’entrée en fonction du nouveau Gouvernement, d’une personnalité consensuelle devant présider cette structure.
Honorable Président de l’Assemblée Nationale,
Honorable Président du Sénat,
Honorables Députés et Sénateurs,
Mes Chers compatriotes,
Comme par le passé, la République Démocratique du Congo n’a pas vocation à sombrer, mais plutôt à émerger. Ses difficultés conjoncturelles étant bien cernées, elles sont en voie de trouver des réponses appropriées.
Je suis convaincu que grâce à l’engagement de tous, Opposition, Société civile et Majorité, et surtout grâce à l’appui de notre peuple, nous saurons surmonter les défis qui se présentent à nous. Et notre beau pays survivra aux prédictions apocalyptiques et malveillantes de ses détracteurs.
Que Dieu bénisse notre pays !
Mesdames et Messieurs,

Je vous remercie.